Labels papier :
Comment choisir un papier écolo
sans tomber dans les pièges


06/08/2024︱ Print

zoom label papier

Choisir le bon papier pour tes supports de com grâce aux labels papier, ce n’est pas aussi simple que ça en a l’air !

Alors oui, je sais, quand on est en tête-à-tête avec son imprimeur qui attend (en soupirant) que l’on choisisse un type de papier, on a souvent tendance à croire qu’un label vert, label papier, (ou tout autre nom que tu souhaites lui donner), est une bonne garantie pour faire son choix. Malheureusement, c’est rarement aussi simple…

 

À quelle certification faut-il faire confiance et comment faire pour s’y retrouver dans cette ribambelle de possibilités ? Pas de panique, je t’explique en quelques minutes à te repérer aussi bien qu’Indiana Jones dans cette jungle d’écolabels  !

C’est l’heure de révéler la vérité sur ces soi-disant garanties éco-responsables !

 

 

Avant de commencer : c’est quoi concrètement un label papier ?

 

Historiquement, les créateurs de labels visaient à fournir des informations essentielles sur les produits, notamment leur origine et leur composition. C’est dans cette logique que les labels écologiques ont émergé. Un label écologique impose des règles strictes aux fabricants pour réduire leur impact environnemental. Lorsqu’un fabricant remplit toutes les conditions, il gagne le droit d’afficher fièrement ce label sur ses produits – un peu comme les enseignants distribuent des gommettes « bon travail » à l’école après une bonne réponse !

 

Du point de vue du consommateur, les labels sensibilisent et surtout guident vers un choix raisonné. Sur le papier, l’idée avantage tout le monde : elle simplifie les choix pour les consommateurs et récompense les efforts des fabricants qui attirent les clients grâce à cette étiquette distinctive.

 

C’est un peu comme choisir une bouteille de vin au supermarché en se basant sur une médaille d’or – une méthode que tout le monde connaît, n’est-ce pas ? Tu ne perds pas ton temps devant le rayon et le producteur qui a fourni des efforts pour obtenir cette médaille bénéficie de ton achat.

 

Malheureusement, avec le temps, le rôle des labels papier (et autres) s’est élargi, se transformant davantage en un outil de marketing qu’en un véritable gage de qualité.

Pourquoi la majorité des labels environnementaux ne sont pas à la hauteur ?

 

Les labels environnementaux prétendent guider nos choix vers plus de durabilité. Mais se tiennent-ils vraiment à la hauteur de cette noble tâche ? Voyons pourquoi il est essentiel de scruter ces certifications de plus près.

N’importe qui peut créer un label

 

Avant toute chose, je voudrais te présenter un label et son logo pour savoir ce que tu en penses. Voilà la beauté :

label article vert

Alors, verdict sur ce label ? Il est pas mal non ? Je suis sûre que tu ne le connaissais pas encore !
Et pour cause, je viens de le créer ! Le point sur le tofu t’a mis la puce à l’oreille ? (En réalité, on sait tous que le meilleur tofu ever est celui fumé et au sésame, mais ça ne rentrait pas dans le logo…).


Malgré tout, tu y as cru une seconde à cette certification, non ? Eh bien, il est tout aussi facile pour n’importe qui d’inventer son propre label !

Cette réalité étonnante mérite d’être soulignée : il est possible de créer des labels sans suivre de critères rigoureux ni de processus de validation officiels. Ils sont basés sur l’auto-déclaration. Eh oui, même les plus grosses entreprises peuvent en abuser. 

 

 Exemples réel : Petit coucou à une marque de décoration qui a lancé un label séduisant nommé « Beautiful is good ». Orné d’une planète verte et d’une feuille, le logo appâte l’œil. C’est attrayant pour les consommateurs sensibilisés, cela place l’enseigne comme attentive à la planète. Petit bonus : l’entreprise n’a de comptes à rendre à personne puisque c’est son propre label. Pourtant, en y regardant de plus près, on découvre que ses produits sont fabriqués avec du bois exotique provenant de régions éloignées – et je ne vous parle même pas du reste.

 

Et comme tout cela me révolte, abordons un autre point qui me fait sortir de la fumée par les oreilles : nos copains les lobbies ! Loin de moi l’idée de vouloir les provoquer ! Ils sont d’ailleurs probablement trop concentrés à se frotter les mains suite au renouvellement du glyphosate pour s’inquiéter de moi !

 En tout cas, je ne peux pas m’empêcher de penser que les certifications délivrées par des organismes indépendants pourraient parfois être influencées par des compensations financières, pour utiliser un terme poli  (aka un gros chèque avec beaucoup, beaucoup, de zéros ! Bref, passons !)

Tu l’auras compris, lorsqu’il s’agit d’évaluer l’écologie d’un produit papier (ou autre d’ailleurs), il est impératif de regarder au-delà des labels et de comprendre le processus de fabrication dans sa globalité. Cela permet une prise de conscience plus approfondie des implications écologiques et sociales de nos choix de consommation.

La fabrication du papier, un processus global aux appellations incomplètes

 

La fabrication du papier est un processus complexe qui doit être envisagé dans son intégralité. Or la plupart des labels se fient à une seule étape de la fabrication. Tu vas vite comprendre pourquoi cela peut être problématique avec cet exemple :

Imagine un papier FSC (forêt gérée durablement) élaboré à partir de bois issu d’une forêt lointaine, disons en Hongrie. À première vue, cela paraît acceptable : même si ce n’est pas un bois local, il vient d’Europe et est issu d’une gestion durable. 


Alors, on achète les yeux fermés ? 

A priori, tu as compris qu’il y a un piège : cela ne suffit pas pour le qualifier d’écologique.

Ok, le bois vient d’une forêt bien gérée. Un bon point ! Maaais …
Quel a été le parcours de ce bois avant de se retrouver dans nos magasins ? Il est possible qu’il ait voyagé à l’autre bout du monde pour être transformé. Et qui dit que sa transformation n’implique pas l’utilisation de produits chimiques nocifs ainsi que des conditions de travail préoccupantes pour les ouvriers ? 

 

Des logos trompeurs qu’il faut savoir reconnaître

 

1. Des symboles identiques ou presque

Les créateurs des labels jouent les petits filous et ne t’aident pas à y voir clair dans cette jungle de labels… Parfois, certains labels utilisent un même logo pour différentes problématiques. Pour t’y retrouver, prépare-toi à sortir ta loupe de poche !

 

Exemple :

  • Le logo FSC Recyclé garantit un papier fabriqué à 100% à partir de matières recyclées.
  • La même version sans la mention « recyclé » indique seulement que le bois provient de forêts gérées durablement, mais pas qu’il est recyclé.
  • La version avec « Mixte » sous le logo signale un papier composé à parts égales de fibres neuves et recyclées.

 

 

Visuellement je trouve que ce n’est pas hyper clair si tu ne t’y connais pas dans ce domaine non ? 

3 logos labels papier FSC

Autant dire que sans un œil aiguisé, on a vite fait de ne jamais voir la différence et de penser que tous les papiers avec ce FSC sont recyclés… Le label PEFC (attribué aux papiers provenant de forêts gérées durablement) adopte la même logique en ajoutant ou non des petits détails à son logo…


Exemple : Le logo FSC Recyclé s’assure que le papier est fabriqué à 100% à partir de papier recyclé. Mais la même version sans la mention « recyclé » indique seulement que le label s’assure que le bois provient de forêt gérée durablement, mais pas recyclé. La version avec « Mixte » sous le logo indique quant à lui que le papier est fait à moitié de papier neuf et de papier recyclé

 

2. Du vert à gogo

 

Pour couronner le tout, ces filous utilisent abondamment la couleur verte (dit la fille qui a un logo vert 🙈). Ils ont bien compris que notre cerveau associe cette couleur à la cause environnementale. Ainsi, vous trouverez souvent des étiquettes vertes, suggérant subtilement une dimension écologique. Toutefois, cette tactique s’apparente plus souvent au greenwashing qu’à une réelle action environnementale. Une esthétique éco-responsable trompe les consommateurs, alors que la réalité du produit peut être tout autre.

 

Quels écolabels choisir pour du papier vraiment responsable ?


Voici quelques suggestions de pour t’y repérer dans tous ces labels papier :

Le Blue Angel : le meilleur des labels écolos !

logo Label vert Blue Angel

Parmi la multitude de labels, le « Blue Angel » (ou « Ange Bleu » si tu es québécois et que tu refuses de prononcer un mot anglais mais que tu as un accent dont je suis fan) se démarque par sa sévérité et son exigence.

 

Ce label allemand a acquis une réputation d’être l’un des plus difficiles à obtenir. Il impose des critères stricts en matière d’émissions de CO2, de consommation d’eau et de durabilité des ressources.

 

En bref, il englobe la globalité du processus de fabrication, un aspect qui fait défaut à pratiquement tous les autres labels.

 

Si tu repères ce petit ange bleu sur un produit, tu peux avoir confiance : ce produit répond à des normes environnementales particulièrement élevées. Ce label ne se limite pas à une seule étape de la création du papier, mais considère sa fabrication comme un ensemble global. Et ça, on approuve totalement !

Les autres labels à qui tu peux faire confiance :

Le label Ange Bleu étant difficile à obtenir, il est probable que tu ne le trouves pas partout. 

Comment faire dans ce cas ? Voici 3 autres labels papier (mais pas que) qui prennent en compte tout le processus de création du papier et sur lesquels tu peux te fier pour ton choix de papier écoresponsable :

logo Label papier Cradle to Cradle

Cradle to Cradle

 

Ce label certifie que le papier s’inscrit dans une économie circulaire. Il garantit que le produit est conçu pour être recyclé ou composté en fin de vie, minimisant ainsi les déchets. Un choix parfait pour ceux qui visent le zéro déchet !

logo Label papier Nordic Swan

Nordic Swan

 

Originaire des pays nordiques, ce label est synonyme de rigueur environnementale. Pour le papier, il assure une production à faible impact, utilisant des fibres durables et réduisant la pollution de l’eau et de l’air.

logo Label papier Eu ecolabel

EU Ecolabel

 

Pour le papier,  ce label certifie une réduction de la pollution aquatique, des émissions atmosphériques, et de la consommation d’énergie durant la production. Il garantit également l’utilisation de fibres recyclées ou gérées durablement. Un choix fiable et plus facile à trouver que les autres.

Ce n’est pas dit que tu les trouves partout, mais ce sont les musts à viser ! Sinon, assure-toi de bien déchiffrer les labels papier plus communs et ne tombe plus dans les pièges !

Ce qu’il faut retenir pour choisir un papier vraiment responsable

 

Dans l’univers des labels, on trouve de tout : du fake, du greenwashing, des labels moyens qui ont le mérite d’exister, et quelques-uns qui excellent vraiment. Pour éviter leurs pièges, cultive ta curiosité. Pose-toi des questions et approfondis le sujet. Ne crois pas aveuglément tout ce qu’on te raconte.

 

Aujourd’hui, Internet t’offre facilement accès à divers points de vue sur une question. Profites-en pour forger ta propre opinion et décider consciemment à qui tu accordes ta confiance !

Pour moi, la base de toute démarche écologique et éco-conçue repose sur des décisions prises en connaissance de cause. Si cette approche te parle, je t’invite à lire mon article dédié à l’éco-conception. Tu y découvriras pourquoi et comment tu peux facilement appliquer l’éco-conception dans ton quotidien professionnel et personnel.

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